"quand nous venions à nous rappeler les paysages éclatants de la Grèce, la haute et riche bordure de leurs horizons, le parfum de nos orangers, la beauté de nos fleurs, l'azur velouté d'un ciel où se joue une lumière dorée"
François René de Chateaubriand, Les Martyrs, 1810
in OEuvres complètes, T.17, 18 et 18 bis, Paris, Ladvocat, 1826-1827, page 279
"lieux chers à ses regards, lieux que sa main féconde
se plaisait à parer, comme un jardin du monde,
et de l'ombre des monts, et de l'azur des mers,
et de l'éclat du ciel, et du parfum des airs"
Alphonse de Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, 1830
in OEuvres poétiques complètes, éd. M. F. Guyard, Paris : Gallimard, 1963, page 459
"Moi, poète des bois et des vallées, j'écoutais le murmure mystérieux des eaux, je regardais les ondulations moelleuses des pins faiblement agités, je respirais le suave parfum des violettes sauvages qui, au premier jour tiède qui se présente, au premier rayon de soleil pâle qui les convie, ouvrent leurs calices d'azur sous la mousse desséchée."
Georges Sand, Lelia, 1833
éd. P. Reboul, Paris : Garnier, 1960, page 9
"le plus radieux diadème dont le hasard puisse couronner un front, - tu es admirable et précieuse comme tout ce qui est hors de la portée de l'homme, comme l'azur du firmament, comme l'or de l'étoile, comme le parfum du lis séraphique !"
Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin, 1836
Paris : Garnier - Flammarion, 1973, page 149
"Que ne chantiez-vous le parfum des fleurs, les voix de la nature, l'espérance et l'amour, la vigne et le soleil, l'azur et la beauté ?"
Alfred de Musset, Confessions d'un enfant du siècle, 1836
in OEuvres complètes, éd. R. Dore, T. 7. Paris : Conard, 1937, page 17
"On lui présente, dans une coupe de diamant ciselé, un vin d'azur pilé avec des grappes du raisin d'Asie, tout embaumé des parfums les plus doux, un vin si délicieux qu'on n'en boira jamais de pareil"
Gustave Flaubert, Smarh, 1839
in OEuvres de jeunesse inédites, T. 2, Paris : Conard, 1910, page 98
"une fraîcheur inconnue parait la création tout entière, et mon imagination, planant dans des espaces d'azur, goûtait au parfum de mille fleurs sans se fixer sur aucune."
Rodolphe Toepffer, Nouvelles genevoises, 1839
Paris : Charpentier, 1846, page 96
"puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang,
j'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,
va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres !"
Victor Hugo, Les Contemplations, 1856
éd. J. Vianey, Paris : Hachette, 1922, page 486
"C'était une poésie de pourpre et de soleil, un panthéisme infini et majestueux, qui avait le pas dansant et superbe d'une reine de Saba, l'éblouissement d'une mer de l'Inde, d'une mer enchantée, aux vagues de lumière, aux flots d'harmonie, qui roulerait pêle-mêle, dans des filets d'azur, des rayons, des coquillages, des marbres roses, des bracelets, des colonnes de temple, des portes de sérail, des rires de statue, des profils d'Astarté, des grottes de corail, des ombres de colombine, des génies couverts de feu, des lutins bergamasques, des regards, des baisers, des parfums, des rubis, des diamants, des fleurs et des étoiles !"
Édmond et Jules Goncourt, Charles Demailly, 1860
Paris : Charpentier, 1876, page 128
"nos muses tardives
n'empêcheront jamais les races maladives
de rendre à la jeunesse un hommage profond,
- à la sainte jeunesse, à l'air simple, au doux front,
à l'oeil limpide et clair ainsi qu'une eau courante,
et qui va répandant sur tout, insouciante
comme l'azur du ciel, les oiseaux et les fleurs,
ses parfums, ses chansons et ses douces chaleurs !"
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1861
Paris : J. Corti, 1942, page 11
"La lumière n'emporte pas dans l'azur les parfums terrestres sans savoir ce qu'elle en fait"
Victor Hugo, Les Misérables, 1862
éd. M. F. Guyard, t. 1 et t. 2, Paris : Garnier, 1957, page 80
"que les fleurs excitées brûlent du désir de rivaliser avec l'azur du ciel par l'énergie de leurs couleurs, et que la chaleur, rendant visibles les parfums, les fait monter vers l'astre comme des fumées."
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1867
éd. H. Lemaitre, Paris : Garnier1962, page 33
"le vent chargé de bruits, - la ville n'est pas loin, -
a des parfums de vigne et des parfums de bière...
- voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
d'azur sombre, encadré d'une petite branche,
piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
avec de doux frissons, petite et toute blanche...
nuit de juin !"
Arthur Rimbaud, Poésies, 1871
in OEuvres, éd. S. Bernard, Paris : Garnier, 1964, page 71
"mes sens plus compliqués et qui percent les voiles
perçoivent dans l'éther le parfum des étoiles
et voient distinctement les formes de l'azur."
Théodore de Banville, Les Exilés, 1874
in Poèsies complètes, T. 2, Paris : Fasquelle, 1899, page 98
"L'homme est de trop ; souillé, triste, il est importun
à la fleur, à l'azur, au rayon, au parfum"
<...>
"Le bruit mélodieux, la gamme
dénouée et flottante où l'enfance amalgame
le parfum de sa lèvre et l'azur de ses yeux,
ressemble, ô vent du ciel, aux mots mystérieux
que, pour exprimer l'ombre ou le jour, tu proposes
à la grande âme obscure éparse dans les choses"
Victor Hugo, La Légende des siècles, 1877
éd. P. Berret, T.3, 4, 5, Paris : Hachette, 1925, page 862
"Je hais le jour, l'azur, le rayon, le parfum !"
Victor Hugo, La Fin de Satan, 1885
Paris : Gallimard, 1962, page 769
"Je serai l'azur de la mer, la vie de la plante, le parfum de la fleur, la neige bleue des glaciers."
Ernest Renan, Drames philosophiques, 1888
Paris : Calmann-Levy, 1949, page 435
"elle paraît vraiment l'âme du miel, qui est lui-même l'esprit des fleurs, évoquée dans une incantation immobile, pour devenir plus tard entre nos mains, en souvenir, sans doute, de son origine où il y a tant d'azur, de parfums, d'espace cristallisé, de rayons sublimés, de pureté et de magnificence, la lumière odorante de nos derniers autels."
Maurice Maeterlinck, La Vie des abeilles, 1901
Paris : Fasquelle, 1914, page 128
"après un rêve vague et beau,
par les champs où la sève immense se pavane
puis je tombe énervé de parfums d'arbres, las,
et creusant de ma face une fosse à mon rêve,
mordant la terre chaude où poussent les lilas,
j'attends, en m'abîmant que mon ennui s'élève...
- cependant l'azur rit sur la haie et l'éveil
de tant d'oiseaux en fleur gazouillant au soleil."
Stéphane Mallarmé, Poésies, 1898
in OEuvres complètes, Paris : Gallimard, 1965, page 34
"fumet du vin qui pousse au blasphème brutal,
douceur du grain d'encens qui fait qu'on s'humilie,
arôme jubilant de l'azur matinal,
parfums exaspérés de la terre amollie"
<...>
"Mène vers leur douleur passive et familière
le parfum de la vigne et des branches fruitières,
éloigne de leurs pas la rumeur des cités,
berce-les sur ton coeur odorant, cher été...
- nature, il n'est pas bon que nos frères soient tristes,
que dans l'azur vivant où ta candeur existe
ils aient contre eux la vie et les péchés humains"
Anne de Noailles, Le Coeur innombrable, 1901
Paris : Calmann-Levy, 1919, page 70 et 168
"Et maintenant, église de Dieu, par quelle frondaison et quelles vrilles subtiles, par quelle fumée de pinacles, par quelles flèches vibrantes, comme une hampe de jacinthe, vas-tu trouver le moyen assez innombrable et curieux, à défaut de t'y fondre par le parfum et le miel, de te lier à l'azur et au nuage et de pendre au plus haut la croix suprême ?"
Paul Claudel, Art poétique, 1907
in OEuvre poétique, Paris : Gallimard, 1957, page 213
"on dirait des cloches de flamme, de grandes cloches d'azur emplies du parfum de l'amour et que balance le vent du soir."
André Gide, La Symphonie pastorale, 1919
in Romans, éd. Y. Davet et J.J. Thierry, Paris : Gallimard, 1961, page 909
"Modelés dans le lisse honneur des ciels heureux,
Vous me visiterez, secourables audaces,
azur vivace d'un espace
Où chaque arbre se hausse au dénouement des palmes
à la recherche de son âme,
Où la fleur mouille en l'infini
De la couleur et du parfum qu'elle a choisis,
Où je suis arrivé plein d'Europe et d'escales
Ayant toujours appareillé,"
Jules Supervielle, Débarcadères, 1922
in Gravitations, Paris : Gallimard, 1994, page 40
"tout est azur, aurore, aube sans crépuscule, et fournaise d'extase où l'âme parfum brûle."
Albert Béguin, L'Âme romantique et le rêve, 1939
Paris : José Corti, 1946, page 172