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LA RESTAURATION DES DOCUMENTS D'ARCHIVES
Français - Anglais - Espagnol

Karima Belkaïd

Maîtrise LEA 1998/99 - Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III
Enseignant responsable : Loïc Depecker

Sommaire

Remerciements
Introduction
Termes traités dans ce mémoire
Bibliographie


Remerciements

Je tiens, tout d'abord, à remercier Mme Reina, chef de l'atelier de restauration des Archives Nationales d'avoir supervisé, c'est-à-dire lu et corrigé à chaque fois cela était nécessaire, mes travaux ainsi que l'ensemble des restaurateurs de cet atelier pour leur aide durant ces derniers mois.

Je remercie également M. Depecker qui m'a permis de rentrer en contact avec Mme Violette Dubois de la Direction des Musées de France, grâce à qui j'ai pu accéder au centre de documentation de la D.M.F. Mme Dubois m'a également permis de rentrer en contact avec Mme Nicole Picaud de la Bibliothèque du Musée du Louvre qui m'a très aimablement accueillie et aidée dans mes recherches.

Je remercie tout particulièrement Mme Christine Capderoux du Centre de Recherche et de Conservation des Documents Graphiques, pour son accueil et son aide et pour m'avoir autorisée à travailler dans la bibliothèque du CRCDG dès lors que je le souhaitais.

Enfin, je remercie d'une part Mme Catherine Dumas de l'atelier de restauration de la Bibliothèque Nationale qui m'a autorisée à accéder au centre de documentation de l'atelier et d'autre part Mme Breton-Gravereau du même atelier et qui m'y a accueillie.


Introduction

PRÉSENTATION DU SUJET :

Les documents d'archives dont la valeur historique ou artistique est inestimable n'échappent pas, en dépit des précautions prises, à l'usure du temps. Par conséquent, pour mettre fin à la dégradation, le conservateur ou le bibliothécaire fait appel au restaurateur.

Celui-ci a pour mission d'éradiquer les causes de la détérioration, c'est-à-dire la modification négative de l'une ou de plusieurs caractéristiques des documents, et de réparer les dommages issus de la dégradation afin de les sauvegarder.

En effet, les causes de la détérioration sont multiples :

  • L'acidité du papier qui est due à plusieurs facteurs : la fabrication du papier lui-même, la pollution atmosphérique, le vieillissement naturel de la cellulose, principal composant du papier, ainsi que certaines encres anciennes et celles des documents datant des XIXè et XXè siècles.

  • Les insectes (poissons d'argent, cafards, poux des livres, anthrènes et autres coléoptères) et rongeurs constituent des agents de détérioration redoutables.
  • Les moisissures peuvent se développer en raison d'une part des matériaux d'origine végétale du papier et d'autre part du fait de mauvaises conditions d'archivage des documents telles qu'une ventilation insuffisante, une humidité trop élevée, une température supérieure à 25C°.
  • La poussière salit le document et multiplie les risques d'infections biologiques énoncées ci-dessus. C'est pourquoi il est indispensable de dépoussiérer les documents et le mobilier et les locaux de stockage.
  • La lumière, qu'elle soit naturelle ou artificielle, constitue aussi un facteur de dégradation, puisqu'elle décolore et fragilise le document.
  • La pollution atmosphérique peut déclencher une réaction chimique entraînant la détérioration des documents. D'où la nécessité de ne pas ouvrir les fenêtres donnant sur la rue.
  • Les sinistres tels que les incendies ou les inondations ou dégâts des eaux peuvent considérablement endommager les documents.
  • Le mauvais rangement et les manipulations nombreuses et parfois maladroites du conservateur et du lecteur peuvent à la longue détériorer les documents d'archives.

Les documents à restaurer sont plusieurs types : des feuillets de volume ou de registre, isolés, cousus ou attachés ensemble. Chaque feuillet traité séparément. Toutefois, avant de procéder à la restauration, le restaurateur doit garder présents à l'esprit plusieurs principes. Ainsi, si les procédés ont évolué, ces principes n'ont pas changé.

Opportunité de la restauration :

Il convient tout d'abord de savoir si le document nécessite effectivement une restauration. En effet, une restauration mal effectuée sur un document peut entraîner la détérioration complète, alors que l'objectif était d'allonger sa longévité. C'est la raison pour laquelle le restaurateur doit s'interroger très sérieusement sur la nécessité d'une intervention.

Respect de l'authenticité du document :

Ensuite, l'originalité du document doit impérativement être préservée. En effet, la restauration n'a pour objet ni d'embellir, ni de modifier le document, mais de le maintenir tel quel en mettant fin aux différents processus de détérioration et en le renforçant de façon efficace et peu visible : " restaurer, c'est permettre la conservation et la consultation d'un ouvrage dans des conditions normales, par un apport minimal d'éléments neufs et un respect quasi absolu des éléments anciens l'ensemble redevenant solide et restant esthétique. " Jean Moor, 1956.

La restauration doit se faire en fonction du document :

Selon la valeur historique du document, les procédés de restauration seront soit mécaniques, donc moins coûteux , soit manuels ce qui implique un coût et un nombre d'heures plus élevés. Par ailleurs, le restaurateur doit également prendre en compte la nature des matériaux constituant le document et les causes de sa détérioration avant de procéder à sa restauration ; cependant, chaque document est unique : il nécessite donc un traitement adapté qui ne sera pas nécessairement le même pour un autre document.

La restauration doit permettre la conservation, la communication, la lisibilité du document :

Pour ce faire, le restaurateur doit à tout prix se passer de produits agressifs tels que les acides pour utiliser des produits moins nocifs pour le document, mais tout aussi efficaces et qui agiront plus lentement. Quant aux produits chimiques appliqués aux documents lors par exemple de la désinfection ou du blanchiment (procédé qui n'est appliqué par l'atelier des Archives Nationales), leurs conditions d'application (température, durée du traitement, etc…) doivent être scrupuleusement respectées pour obtenir un résultant satisfaisant : il suffit qu'une de ces conditions soit modifiée pour que le résultat soit désastreux. C'est pourquoi, le restaurateur travaille en étroite collaboration avec le scientifique qui le conseille et le guide sur le choix des produits et matériaux à utiliser.

Les traitements doivent être réversibles :

Enfin le dernier principe et non des moindres est la réversibilité des procédés de restauration qui ne doivent pas endommager le document. Par conséquent, si les résultats ne sont pas satisfaisants, le restaurateur doit pouvoir récupérer le document tel qu'il était avant la restauration, de sorte qu'il puisse appliquer des méthodes plus modernes et avantageuses. C'est

pourquoi avant de procéder à la restauration proprement dite, il convient de s'assurer que les produits utilisés peuvent être éliminés.

La restauration est donc une activité soumise à des principes très strictes que doit suivre le restaurateur qui travaille en étroite collaboration avec le conservateur qui lui livre les instructions dans les grandes lignes en ce qui concerne la restauration et le résultat à atteindre et le scientifique qui l'informe sur les effets des produits et matériaux sur le document.

INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE :

Ce mémoire a pour sujet la restauration des documents d'archives et donc il n'a pas pour objet de traiter de la restauration des livres anciens ni de la reliure : il est exclusivement consacré aux documents.

Ce sujet n'est pas des plus courants : même dans les centres de documentation spécialisés où je me suis documentée, les ouvrages ne sont pas complets ou manquent de précisions. En outre, certains datent de plusieurs décennies, alors que le métier de restaurateur a énormément évolué (les machines utilisées ne cessent d'être améliorées, certains matériaux de renforts, comme les feuilles d'acétate de cellulose, ne sont plus utilisées). Ainsi, des procédés décrits dans ces ouvrages ne sont plus pratiqués. En outre, liée à l'évolution de la profession, la terminologie de la restauration a suivi (ex : sandwich ou montage à plat ne sont plus usités).

Par conséquent, il a fallu compléter les définitions grâce aux connaissances et à l'expérience d'une spécialiste, ce qui explique que bon nombre de termes n'ont pas d'équivalents étrangers, ni même de contextes.

Par ailleurs, je tiens à préciser que suivant les ateliers, on y pratique les mêmes procédés de restauration : en effet, l'atelier des Archives Nationales où j'ai fait superviser mes travaux ne pratique pas le blanchiment (permettant d'éliminer des taches tenaces), alors que dans les quelques ouvrages récents que j'ai pu consulter ce procédé y figure bel et bien. Et les restauratrices qui m'ont aidée m'ont confirmé que le blanchiment continue d'être appliqué.

En décidant de traiter ce sujet, j'ai voulu expliquer le processus de restauration d'un document particulièrement dégradé et qui donc nécessite toutes les opérations décrites, à partir du moment où celui-ci se trouve dans un atelier jusqu'à éventuellement sa sortie ou du moins son entreposage ; ce qui m'a d'ailleurs conduite à aborder la conservation, mais du point de vue du restaurateur, c'est-à-dire les premières mesures de préventions qu'il prend, comme par exemple les boîtes de conservation ou l'encapsulation. Ainsi, le corpus a été établi suivant cette problématique, en veillant à écarter les termes relatifs à la restauration des livres et à la reliure.

En ce qui concerne l'arborescence chronologique que j'ai établie avec la restauratrice, si l'on retrouve à plusieurs endroits les mêmes termes, c'est parce que très souvent certains papiers (le buvard) ou instruments (treillis) sont indispensables pour que l'opération se fasse convenablement et pour que le document ne soit pas endommagé. Le terme " interfolier " pose problème dans la mesure où il n'intervient qu'en cas d'urgence (inondation). Par ailleurs, comme me l'a précisé la spécialiste, il se peut qu'un procédé ait une double fonction (exemple : le lavage peut également permettre le décollage, c'est pour quoi ces deux termes sont au même niveau).

Pour conclure, ce mémoire ne prétend pas être parfait et complet ; toutefois, il peut aider à mettre à jour la documentation qui existe sur ce sujet et qui est souvent dépassée, du fait de l'évolution qu'a connue cette profession.


BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages en français :

Glossaires et ouvrages en langues étrangères :
  • Conservation of library and archive materials and the graphice arts
    G. PETHERBRIDGE - Ed. Butterworths – Boston – 328 pages – 1987
  • La conservación de los bienes culturales
    UNESCO – 361 pages - 1969
  • Glossary of archive conservation terms : English-Spanish-German-Italian-French
    International Council on Archives : Committee on Conservation and Restoration - 112 pages - 1985
  • International glossary of technical terms for the pulp and paper industry
    English-Swenska-Deutsch-Français-Español – first edition – 238 pages -1976
  • Mutlilingual glossary of art librarians – English, Dutch, French, Italian, Spanish, Swedish Edited by he International Federation of Library Associations and Institutions – 2nd revsied and enlarged edition – 181 pages – 1996
  • Preservation of library material and archival materials : a manual Andover : Northeast docuenation center - 1992

Organismes consultés :

  • AFNOR
    33, place des Corolles , Paris-La Défense
    01-42-91-55-55
  • Atelier de restauration des Archives Nationales
    60, rue des Francs-Bourgeois, Paris 3ème
  • Centre de Recherche et de Conservation des Documents Graphiques 36, rue Geoffreoy Saint-Hilaire , Paris 5ème Centre de documentation de la Bibliothèque Nationale – Site Richelieu
    58, rue Richelieu, Paris 2ème
  • Direction des Musées de France
    Rue Pyramide, Paris 2ème