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LES PRODUITS EN PEINTURE ARTISTIQUE
Français - Anglais - Espagnol - Italien

Gisèle Pelissier

Contributeurs principaux : M. Joly et Galerie Grassin, Poitiers.
Maîtrise LEA 1998/99 - Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III
Enseignant responsable : Loïc Depecker

Sommaire

Remerciements
Introduction
Termes traités dans ce mémoire
Bibliographie


Remerciements

Une étude terminologique portant sur la peinture artistique est un long voyage semé d'écueils… Je remercie donc toutes les personnes qui, grâce à leurs connaissances et à leur expérience, m'ont permis d'éviter les difficultés majeures qui apparaissent nécessairement au cours d'un travail de longue haleine.

Je remercie Monsieur Depecker de m'avoir patiemment fourni tout au long de l'année des conseils et des indications sur le chemin à suivre pour mener à bien ce projet.

Ma reconnaissance se dirige vers Monsieur JOLY, directeur des Affaires Techniques et Réglementaires de la FIPEC ( Fédération des Industries des peintures, encres, couleurs, colles et adhésifs ), qui m'a fournit de précieuses informations d'ordres technique et linguistique et a très aimablement accepté de relire les fiches et d'apporter des remarques qui ont été bienvenues.

Je remercie également la galerie Grassin, spécialisée dans les produits pour la peinture artistique, qui m'a remis des catalogues et brochures et a gentiment accepté de consacrer un peu de son temps à apporter des réponses à mes questions.

Je remercie enfin Anne Rosnoblet qui m'a apporté – s'il était encore nécessaire – une preuve de sa gentillesse en traquant les fautes de frappe, d'orthographe, de grammaire… qui avaient pu se glisser ici ou là dans les pages de ce mémoire.


Introduction

INTRODUCTION GÉNÉRALE :

Un tableau est le fruit d'une communion entre un support, des couleurs, des préparations dans lesquelles entrent différents composants, le tout lié aux connaissances et à la créativité de l'artiste. Ces connaissances ont été consignées par les anciens peintres depuis des siècles et constituent un héritage particulièrement utile. Les maîtres rapportaient avec rigueur leurs expériences ainsi que leurs résultats. Ils présentaient les recettes de leurs préparations en indiquant les proportions des ingrédients et recommandaient ou déconseillaient l'usage de certains produits selon le résultat recherché. Pour laisser libre cours à son imagination et obtenir des effets particuliers, le peintre doit tenir compte des caractéristiques propres à chaque produit afin de maîtriser son comportement. Tous les éléments entrant dans la composition d'un tableau possèdent des propriétés chimiques ; lorsqu'ils se trouvent en contact, des interactions peuvent se produire et, avec le temps, peuvent se révéler des erreurs de techniques. Il convient de considérer un possible travail du bois du support et donc de prendre le temps de choisir et de préparer le châssis, choisir la qualité de la toile–en lin, en coton, en cuir… Il convient également de choisir les gommes appropriées à la fabrication des vernis que l'on souhaite ou encore sélectionner les huiles selon des critères de siccativité, l'huile d'oeillette, par exemple, étant reconnue pour mieux accompagner des pigments clairs.

Aujourd'hui, l'industrie propose ces produits généralement prêts à l'emploi et les connaissances accumulées par les anciens maîtres sont des fondations à partir desquelles peuvent s'élever les œuvres selon l'imagination et le créativité des artistes. Ainsi, des peintres du XIX siècle introduisirent l'utilisation de matériaux appartenant à d'autres secteurs d'activité et les peintres contemporains peuvent chercher à exploiter de nouveaux matériaux qu'offre le secteur industriel afin de réaliser des associations innovantes. Dans les années d'après–guerre, les peintures acryliques et vinyliques, les préparations acryliques et les supports synthétiques tels les toiles en polyester se généralisèrent sur le marché. Enfin, sont apparus des liants de broyage, des liants acryliques, des colles, vendus en flacon ainsi que des gammes sans cesse plus étendues de gels, médiums, vernis, mortiers… qui permettent au peintre de poursuivre ses expériences en créant de nouveaux effets de matière et en repoussant toujours plus loin les limites de la créativité.

INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE :

Le domaine :

Réaliser une étude terminologique sur le thème de la peinture est un long voyage semé d'écueils. La première étape consiste à délimiter le sujet. Quelle peinture étudier ? Mon choix s'est davantage orienté vers la peinture artistique, par inclination et par expérience, ce domaine m'étant plus familier que celui des peintures industrielles. Mais même après cette première distinction, le domaine de la peinture artistique n'en demeure pas moins vaste et étudier 80 termes – puisque tel est l'objet de ce mémoire – implique une nouvelle segmentation du domaine. A la lecture d'un certain nombre d'ouvrages, j'ai pu constater que le terme "  techniques de peinture " pouvait se voir attribuer deux acceptions différentes. Il peut en effet inclure d'une part l'ensemble des moyens artistiques tels que la perspective, les couleurs, les clairs– obscurs… et d'autre part l'ensemble des produits de mise en œuvre intimement associés à la chimie. Mais l'on s'aperçoit vite en feuilletant ne serait–ce qu'un catalogue que ces produits sont particulièrement nombreux sur le marché et si l'on s'intéresse en outre aux anciennes recettes et méthodes de fabrication des préparations… la liste peut s'allonger indéfiniment. J'ai donc décidé de donner une direction à mon travail et de maintenir le cap autant que possible.

Deux possibilités se présentaient, qui auraient donné naissance à des dictionnaires différents et auraient nécessité deux démarches distinctes. La première consistait à élaborer un dictionnaire répertoriant les produits et les matériaux actuels. Il aurait été nécessaire d'avoir des contacts plus réguliers avec les fabricants et d'imaginer cette étude comme pouvant constituer un outil de travail pour les professionnels des industries de couleurs fines. Poussée par une curiosité peut–être excessive, j'ai cherché à m'initier à des méthodes plus anciennes, que des artistes contemporains continuent d'adopter. Ayant eu une vision d'ensemble des produits de mise en œuvre, j'ai choisi de conserver cette approche et de proposer un dictionnaire d'initiation ou de généralisation.

La nomenclature :

Dès que l'objectif du projet a été choisi, il a fallu déterminer une nomenclature dans laquelle les termes seraient liés par des relations logiques et conceptuelles fortes. J'ai donc souhaité aborder les principales catégories de produits nécessaires à l'élaboration d'un tableau en suivant une chaîne chronologique partant du support et s'arrêtant au vernissage final. Les principales étapes m'ont semblé être la préparation du support à laquelle sont associées les préparations essentielles pour l'enduction, les types de colle traditionnels les plus courants, les composants des couleurs à l'huile ainsi que les traitements principaux des huiles. Le dictionnaire comprend également des informations relatives aux auxiliaires acryliques, lesquels occupent une place si importante sur le marché qu'il serait illogique de les négliger dans une étude de portée

générale. Il a bien sûr été nécessaire d'opérer une sélection parmi la variété de ces produits, le critère étant de donner une vue d'ensemble des produits de mise en œuvre. Je n'ai retenu par conséquent que les produits me paraissant essentiels, ce qui est également le cas pour les types de vernis et leurs composants.

Le titre de ce dictionnaire implique que je ne m'intéresse qu'aux produits utilisés en peinture artistique, pourtant certaines fiches sont consacrées à l'utilisation de la matière picturale ainsi qu'aux procédés de peinture. Ces choix ne me semblent pas m'avoir amenée à m'éloigner de mon sujet. En effet, ces produits sont destinés à être utilisés et les utilisations sont différentes selon les produits. La relation me semble donc suffisamment forte et je préférais pour un travail de portée générale ne pas isoler les produits de leur contexte ni de l'usage qui leur est réservé.

Recherche documentaire, problèmes et solutions apportées :

Une fois la première étape franchie et la nomenclature établie, il a fallu entreprendre des recherches afin d'obtenir les informations nécessaires à la constitution des fiches. Mes premiers pas m'ont portée à la Bibliothèque Forney, spécialisée dans les ouvrages et publications sur les différents domaines artistiques. A la lecture de nombreux ouvrages en français, il a été possible de confronter les informations, variant parfois selon les auteurs. En effet, ceux–ci portent souvent un jugement et offrent des commentaires personnels sur les produits et préparations. Les avis divergents m'ont incitée à conserver une certaine prudence et je me suis donc limitée le plus souvent à apporter des informations essentielles sur les produits ou

matières premières, n'émettant de jugement de valeur que lorsque les avis étaient unanimes.

Une grande majorité de ces ouvrages s'inspire des recettes traditionnelles que les anciens maîtres de la peinture ont léguées dans de précieux écrits. Toutefois, ce domaine apparaît peu normalisé et nombreuses sont les imprécisions qui demeurent, certains termes étant considérés comme synonymes alors que les concepts se révèlent différents. Robert Dubuc distingue plusieurs niveaux de synonymie auxquels j'ai été confrontée. Les synonymes temporels sont, selon cet auteur, des termes ayant un concept commun mais dont la désignation a changé avec le temps. Je pourrais citer à titre d'exemple le terme de " colle totin ", remplacé par le terme " colle de peau de lapin ", ces deux désignations référant à un même type de colle obtenu par cuisson de peaux de lapin. Robert Dubuc explique également que les désignations peuvent changer selon la profession de l'utilisateur, le concept restant le même. C'est ce qu'il appelle les synonymes professionnels et au moins deux cas se sont présenté au cours de ce travail. Le premier concerne la désignation " médium de durcissement ", que j'ai choisi d'introduire en entrée de fiche, et qui est remplacée selon les fabricants par d'autres désignations telles que " siccatif " ou " médium ", cette dernière étant ambiguë car référant à un concept différent. Autre exemple, une variété de mastic, particulièrement appréciée pour sa qualité, est le mastic en larmes, connue par les artistes par la désignation " mastic de Chios ". Toutefois, j'ai constaté que bien des termes étaient utilisés l'un pour l'autre, indifféremment, les concepts étant pourtant différents. C'est le cas de " gomme " et de " résine ", certains auteurs, sans doute par tradition, utilisent la désignation " gomme " pour les copals qui sont pourtant des résines. Ces termes ne peuvent être considérés comme synonymes, les gommes et les

résines ne présentant pas les mêmes propriétés. De même, il arrive de lire que les huiles " sèchent " alors que le séchage suppose une évaporation, au lieu du verbe durcir qui convient dans ce sens. Bien que l'usage les considère comme synonymes, je n'ai pas retenu cette caractéristique dans la fiche consacrée au durcissement de l'huile.

Dans le domaine de la peinture artistique, je n'ai pas constaté de nombreuses intrusions de termes étrangers et n'ai relevé qu'un anglicisme, " standoil "étant souvent utilisé en lieu et place de " standolie ". Le linguiste Maurice Pergnier définit l'anglicisme comme pouvant être " un mot anglais ou une tournure anglaise que l'on rencontre occasionnellement dans un énoncé en français. ". Mais ce peut être aussi " un terme anglais, ou influencé par l'anglais, dont la fréquence d'utilisation est suffisamment élevée pour pouvoir être considéré comme intégré ( bien ou mal ) au lexique du français. " Enfin, Maurice Pergnier distingue " un mot (…) utilisé de manière fautive à la place du mot (…) français correct. ".Il a été nécessaire de choisir quel terme privilégier en le portant en entrée dans la fiche. Dans ce même ouvrage sur les anglicismes, l'auteur insiste sur le rôle de légitimation ou de censure des terminologues. Il est bien sûr impossible d'accueillir un terme anglais ou d'une autre origine dans le lexique français pour la seule raison que son usage est répandu. Il m'a donc semblé préférable de privilégier les désignations françaises, dans ce cas " standolie ", ainsi que la graphie française telle que " tempéra ", le terme italien s'écrivant sans accent aigu, ou celle de " médium " plutôt que " medium ".

Lors de mes recherches à la bibliothèque Forney, j'ai pu consulter des ouvrages en anglais et confronter les définitions dans les deux langues afin de m'assurer qu'elles correspondaient à un seul et même terme. J'ai alors constaté que l'anglais et français ne structuraient pas les idées de la même manière en ce qui concerne notamment le terme de " tempéra ". Le français distingue en effet la détrempe et la tempéra, la tempéra étant une espèce de détrempe réalisée à partir d'une émulsion à l'œuf. Le terme utilisé en anglais, " tempera ", peut ainsi correspondre aux termes français " détrempe " ou " tempéra ", cette situation étant identique avec l'italien. Certains auteurs français estiment que " détrempe " et " tempéra " réfère à un concept identique et que leur donner deux significations différentes est un abus de langage. J'ai préféré considérer ces désignations comme se rapportant à deux concepts différents et les étudier séparément afin d'éviter tout risque de confusion, le rôle du terminologue consistant précisément à préciser et éclaircir le sens des mots utilisés dans une langue.

Afin de remplir les fiches destinées aux produits auxiliaires des peintures acryliques, j'ai contacté un magasin spécialisé dans les produits de peinture artistique qui m'a fourni des sources d'information récentes ( des catalogues ) présentant également des équivalents en anglais. Des précisions m'ont également été apportées par Monsieur Joly, directeur des Affaires réglementaires et techniques de la fédération de syndicats des peintures et produits auxiliaires FIPEC, précisions portant notamment sur les caractéristiques chimiques des produits.


BIBLIOGRAPHIE

Organismes consultés :
  • Galerie Grassin.
    Rue de la Marne
    86000 Poitiers
  • Monsieur Joly
    Fédération des Industries des Peintures, Encres, Couleurs, Colles et Adhésifs
    42, avenue Marceau
    75008 Paris