Introduction
INTRODUCTION GÉNÉRALE :
La philosophie analytique est l'un des plus importants mouvements philosophiques contemporains, associé tout particulièrement aux philosophes anglo-saxons et développé en opposition à la philosophie spéculative et « continentale »( comprendre philosophie européenne, philosophie post-heideggerienne). Cette distinction, ou plutôt séparation, s'est effectué durant les premières décennies du 20ème siècle, alors que certains philosophes anglais, notamment Russel et Moore, se révoltèrent contre le courant dominant de l'école hégélienne ; il est a noté que cette résistance envers l'idéalisme hégélien s'est retrouvé dans quasiment tous les pays du monde, non seulement en philosophie, mais également dans le domaine scientifique où l'avancée majeure significative des Sciences de la Nature sur la philosophie de la Nature marquait le déclin de l'autorité de la philosophie : la reine des sciences était morte étouffée.
Le jeune courant analytique emporté par Russell fut baptisé d'analytique, parce que les membres de cette nouvelle mouvance croyait que la majeure partie du travail philosophique consistait en une analyse (logique) des concepts. En raison de l'importance considérable qu'elle accorde à l'étude du langage, cette école est également connue sous le nom de philosophie du langage. Grandement influencés par la méthode scientifique, les tenants de ce courant eurent tendance à soutenir que les philosophes doivent s'abstenir de formuler des assertions portant apparemment sur le monde, mais dont le contenu ne peut être vérifié. Le rejet de toute métaphysique du Cercle de Vienne et Rudolf Carnap en particulier est assez significatif de ce point de vue : la Conception scientifique ne peut plus tolérer de spéculation à l'infini sur des entités mystérieuses, i.e. non vérifiable ou attestable par la science.
Comme le rappelle Pierre Jacob, Russell se plaisait, avec le zèle excessif que confère le sentiment d'accomplir une révolution, à comparer ce qu'il appelait la méthode analytique à la méthode introduite en physique par Galilée : la substitution des résultats limités, détaillés et vérifiables aux grandes généralisations invérifiables qui n'ont pour toute recommandation qu'une certaine stimulation de l'imagination. Selon Jacob, pas plus que la science que la philosophie n'a de véritable méthode. Mais la philosophie analytique a un style d'argumentation : elle procède par exemple et contre-exemples. De nos jours, toutefois, les traditions analytique et continentale recouvrent une telle variété d'approches que la distinction originelle apparaît moins pertinente ; en fait, elle ne sert plus guère qu'en contexte de lutte ou l'apposition d'une étiquette sert à jeter l'anathème. On considère généralement que les philosophes analytiques contemporains sont ceux qui subi l'influence de trois grandes orientations : le positivisme logique du Cercle de Vienne, l'empirisme et le pragmatisme peircien ; cependant très peu d'entre eux acceptent en bloc les principes de base et les méthodes de l'une ou l'autre de ces trois doctrines.
En guise de conclusion, nous tenons, en atténuant l'assertion de Pierre Jacob quant à l'absence de méthode de la philosophie analytique, à mettre l'accent sur les deux premiers « paradigmes » des analytiques : « le tournant linguistique » et la logique formelle.
Nous avions soulevé précédemment que l'étude du langage et de son analyse était primordiale pour les philosophes analytiques, mais il faut souligner qu'ils étaient aidés dans cette démarche par la redécouverte et la modernisation de la logique par Frege dans sa Beggrischrift et Russell dans les Principiae Mathematica. « Nouvelle » science qui leurs permettaient de tracer une démarcation entre les énoncés doués de sens et donc que l'on pouvait conserver dans le cadre de la science, et les énoncés dénués de sens, « métaphysique » et donc expurgé de ce cadre.
Le logicisme semble avoir disparu de nos jours pour faire place à de nouveaux modèles ou paradigmes, d'ailleurs dérivés pour la plupart des différents apports de la logique, i.e. le cognitivisme et le computation alisme, qui ouvre un nouveau cadre de recherche à la philosophie de l'esprit, i.e. des états mentaux, « fille » de la philosophie du langage.
INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE :
L'étude des différents concepts s'est focalisée sur les ouvrages exposés dans la bibliographie, qui ont servi intégralement de source aux définitions. Ces ouvrages nous ayant été gracieusement prêté par Pierre de Chambure, le valideur du présent devoir et sans qui rien de tout cela n'aurait été possible.
L'immensité du corpus a également orienté les prétentions que ce mémoire de terminologie pouvaient espérer soutenir; il ne pouvait présenter qu'une introduction sommaire et générale à la philosophie analytique, qui pourrait néanmoins servir à des étudiants de classe de Terminal, ainsi qu'à ceux de premier cycle universitaire. De ce fait le niveau général des définitions a été réduit, quand cela a été possible, à une présentation générale et élémentaire de la signification du terme considéré.
Ainsi, nous avons constitué le corpus du devoir en essayant de rendre justice aux différents secteurs « favorisés » dans la philosophie analytique : La philosophie du langage, qui a été pendant plus de 50 ans le paradigme dominant, plus particulièrement de la philosophie américaine, constitue un « sous-domaine » important ; la philosophie de « l'esprit », qui semble remplacer progressivement l'ancien paradigme, notamment grâce aux travaux de Searle constitue le deuxième sous-domaine. L'épistémologie est la plus importante de ces catégories car elle contient plusieurs sous-catégories : l'épistémologie à proprement parler, la philosophie des sciences, la logique et la philosophie de la logique. Il va sans dire que ce découpage même subjectif et incomplet n'a eu que pour prétention de proposer les concepts et les catégories les plus rencontrer et aussi les plus caractéristiques de la philosophie analytique ; c'est pour cela que la question de la philosophie politique, notamment avec John Rawls est éludé, et l'esthétique analytique de Nelson Goodman et Jerrold Levinson n'y est pas présente.
Les difficultés ont été extrêmement importante du fait de l'immensité du corpus ; l'ouvrage synthétique sous la direction de Michel Meyer a été particulièrement éclairant quant aux choix des termes à retenir, et l'aide de Pierre de Chambure quant aux grandes orientations bibliographiques également précieuse. Le but de ce devoir étant de fournir une bonne introduction à la « méthode » de la philosophie analytique par la fréquentation de définitions épurés d'une trop grande technicité, mais qui tenait à conserver une certaine rigueur quant la compréhension générale des différents concepts.
BIBLIOGRAPHIE
MEYER Michel (dir.), La philosophie anglo-saxonne, PUF (Collection 1er cycle), 1994
HINTIKKA Jaako, Fondements d'une théorie du langage, PUF (L'interrogation philosophique), 1994
JACOB Pierre (dir.), De Vienne à Cambridge, Gallimard (Tel), 1980
SEARLE R. John, L'intentionalité, essai de philosophie des états mentaux, Les Editions de Minuit (Propositions), 1985
LARGEAULT Jean, La logique, PUF (Que sais-je ?), 1993
Van Orman QUINE Willard, Le mot et la chose, Flammarion (Champs), 1977
Van Orman QUINE Willard, From a logical point of view, Harvard University Press, 1999
FEYERABEND Paul, Contre la méthode, esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance, Seuil (Points sciences), 1979
VARELA J. Fransisco, Invitation aux sciences cognitives, Seuil (Points sciences), 1996
BLANCHE Robert, DUBUCS Jacques, La logique et son histoire, Armand Colin, 1996
FREGE Gottlob, Ecrits logiques et philosophiques, Seuil (Points essais), 1971
NADEAU Robert, Vocabulaire technique et analytique de l'épistémologie, PUF (Collection 1er
cycle), 1999