Introduction
INTRODUCTION GÉNÉRALE :
A quoi pensez-vous si l'on vous dit...
Karaté ?
Au
combat ? Au spectacle ? Soudain vous vous souvenez de ces histoires extraordinaires,
mythiques, qui entourent le karaté et le monde des arts martiaux orientaux, qui
sont colportées à travers le temps et le cinéma au même titre que les grands
récits de chevalerie en Occident. Alors la curiosité et le rêve s'en mêlent, et
avec eux le désir grandissant de découvrir non seulement les techniques de
combat, la pratique sportive, mais aussi l'art martial, avec toutes les notions
de droiture, de respect de l'autre et de dépassement de soi qui entourent ce
terme. Le choix est large parmi les arts martiaux. Alors, approchons-nous ici
du karaté, ou plutôt devrais-je dire du karaté-do, puisque nous travaillons sur
la terminologie. Le karaté-do comporte aussi la notion de Voie (do) qui est la recherche, à travers un
entraînement physique et mental, d'une harmonie avec soi-même et avec les
autres.
Un peu d'histoire.
Il existe de nombreux styles de karaté
mais le style Shotokan, introduit en Occident après la Deuxième Guerre
Mondiale, reste le plus pratiqué dans le monde. Il a été créé par Gichin
Funakoshi dans les années 1920 au sud du Japon. Dans les années 1930, Gichin
Funakoshi fonda son dojo personnel à Tokyo, le Shotokan. À la fin de la
Deuxième Guerre Mondiale, le Japon fut occupé par les États-Unis. C'est à
partir de ce moment que, par l'intermédiaire des soldats américains, cet art
martial commença à se diffuser aux États-Unis puis en Europe. Aujourd'hui le
karaté-do est un des arts martiaux les plus enseignés en France. Les
pratiquants se regroupent, pour une grande partie, sous l'égide de la
Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux Affinitaires (F.F.K.A.MA.),
forte de 200 000 licenciés environ.
Un art martial, certes,
mais un art.
La pratique
du karaté-do consiste à s'entraîner pour apprendre des positions, des déplacements
et des techniques de coups et de blocages avec les bras, les jambes ou la tête,
qui peuvent être utilisées en combat. Mais dans le karaté-do, l'esthétique du
mouvement occupe une place très importante : tout l'aspect artistique de
ce sport de combat réside dans la beauté du geste et dans l'élan avec lequel le
pratiquant l'effectue.
L'entraînement au dojo.
L'apprentissage sportif se fait sous la
direction d'un professeur qui peut avoir la reconnaissance de
" maître " (ou senseï) dans
son art. L'entraînement commence en général par un échauffement du corps et des
articulations et par des assouplissements. Cet échauffement est primordial,
afin d'éviter tout claquage musculaire, pendant l'exécution d'une technique,
d'un coup de pied, par exemple.
Vient ensuite l'apprentissage des
techniques de base : sur le commandement du professeur, les élèves
effectuent, sur plusieurs aller-retour, des techniques montrées et nommées au
préalable. Au début, elles sont exécutées lentement afin que l'élève puisse
trouver son équilibre, dans les positions et les déplacements, et comprendre le
déroulement du mouvement. Puis les aller-retour deviennent plus rapides, avec
libération du kiaï à chaque exécution
de la technique ou de l'enchaînement. Dans un deuxième temps, les élèves
travaillent avec un partenaire : ils appliquent les techniques apprises
auparavant ou travaillent des méthodes d'esquive et de déplacement pour
terminer ensuite par des combats libres et souples. Les possibilités sont
multiples : des cours entiers peuvent être consacrés au travail des
techniques pour que leur exécution soit plus belle, plus forte, sur des
positions plus stables. D'autres entraînements peuvent se concentrer uniquement
sur la rapidité des déplacements, des esquives, et sur le travail de la
distance par rapport au partenaire pour enchaîner ensuite avec des combats en souplesse.
Très souvent les cours comportent un
troisième temps très important : l'apprentissage des katas qui sont des
ensembles codifiés de techniques mimant un combat réel contre des adversaires
imaginaires. Chaque kata a une cohérence et un nom. S'il doit être exécuté dans
un esprit de combat, il doit aussi être beau à voir. Enfin l'entraînement se
termine par quelques minutes d'étirements musculaires et de récupération.
Les grades.
Tout au long de sa pratique, le
karatéka passe des grades, représentés par des ceintures de couleurs
différentes, qui attestent des connaissances qu'il a acquises mais qui
demandent aussi un engagement de plus en plus fort dans une pratique sincère de
l'art martial. Plus le karatéka monte dans les grades, plus il se doit de
perfectionner, d'affiner ses techniques et ses attitudes. En effet, les
karatékas plus " gradés " sont souvent pris comme modèles par les
débutants qui s'en servent comme points de repère et se calquent sur eux pour
commencer.
La compétition.
L'apprentissage des katas ou
l'entraînement au combat peuvent se faire dans un but compétitif. Le combat de
compétition, surtout, constitue une orientation particulière dans la pratique
du karaté-do car l'élève se concentre plus sur le travail de la rapidité et de
l'explosion des mouvements. Les techniques de poing sont souvent plus utilisées
dans ce cas que les coups de pied qui sont plus risqués si l'équilibre n'est
pas parfait. La compétition comporte en outre tout en ensemble de règles qui en
font un univers à part dans le karaté.
Entrer dans la pratique du karaté-do,
c'est commencer un parcours sportif, ludique et riche en découvertes qui
dépassent rapidement le domaine sportif pour toucher tous les aspects de la vie
quotidienne.
INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE :
Lorsque l'on commence à pratiquer le karaté-do,
l'apprentissage, comme pour tous les enseignements de tradition orale, passe
obligatoirement par l'observation et la répétition des gestes effectués par le
professeur et les gradés. Mais pendant les entraînements, du salut de début au
salut de fin de cours (reï), en passant par les commandements (Hadjimé !
Yamé ! etc.) et les noms de techniques et de kata, tous les termes japonais
paraissent complètement ésotériques au débutant.
Bien sûr, au bout de quelques
entraînements, l'oreille finit par reconnaître phonétiquement certains termes,
mais très souvent le besoin se fait sentir de les comprendre avec précision et
d'avoir une vision ordonnée de tous ces termes. Puis vient le désir de
découvrir le sens que recèlent des termes comme " maîtrise ",
" kime ", ou " zanshin ", qui accompagnent la pratique
purement physique de l'art martial. Enfin, qu'est-ce qu'un grade et en quoi
consiste ce fameux " examen " à passer pour l'obtenir ? Le
débutant finit par comprendre tout cela en avançant dans la pratique – mais au
début, un ouvrage qui puisse apporter quelques indications en complément de
l'entraînement, s'avère très utile. Les ouvrages sur le karaté sont très
nombreux, qui expliquent, souvent avec des photos, les termes japonais du
karaté-do. J'ai voulu regrouper une partie de cette terminologie pour donner à
chaque terme japonais, lorsque c'était possible, un terme français précis.
Ce mémoire s'adresse donc aux
pratiquants néophyte. Les définitions décrivent précisément le mouvement ou la
notion qui se rapporte à chaque unité terminologique. Le corpus se limite aux
termes du karaté-do de style Shotokan. Après un sous-domaine concernant ces deux
termes " style " et " Shotokan ", j'ai consacré un grand
sous-domaine à tout ce qui entoure une séance d'entraînement : le lieu, le
vêtement, les pratiquants, les grades, les différents types de travaux, les
commandements du professeur et les parties du corps utilisées ou visées pendant
les entraînements. Un autre sous-domaine regroupe les termes concernant la
philosophie de l'art martial, la " Voie martiale ". Enfin le dernier
gros sous-domaine rassemble tous les noms des techniques proprement dites en étant
limité aux techniques que le karatéka rencontre dans sa première année de
pratique et au début de la deuxième. Je n'ai pas voulu intégrer dans ce tableau
général d'introduction la terminologie de la pratique en compétition qui, avec
ses règlements, constitue un domaine qui peut être traité séparément. Les noms
des nombreux katas ne sont pas abordés non plus car l'étude de leur sens
nécessiterait une recherche historique et philosophique intéressante, mais qui
dépasse les limites de ce mémoire.
Pour constituer
ce corpus, j'ai commencé par vérifier qu'il n'existe pas de lexique officiel de
l'Institut National du Sport et de l'Éducation Physique (I.N.S.E.P.) sur le
karaté-do. En effet, ces lexiques, publiés récemment, n'existent que pour les
sports olympiques – or le karaté n'est pas (pas encore ?) un sport
olympique. Les ouvrages traduisant les termes japonais sont abondants et
souvent les versions diffèrent. La référence la plus " officielle "
est l'encyclopédie du karaté-do publiée en CD-ROM par la F.F.K.A.M.A., mais les
termes qu'elle emploie ne sont pas normalisés ni officialisés. De ce côté-là,
j'avais donc une relative liberté de choix pour rassembler une terminologie
française sur le karaté-do sans être obligée d'adopter des normes officielles.
Pour la traduction des termes vers l'anglais, il existe aussi plusieurs
lexiques japonais-anglais sur Internet mais là non plus, il n'y a pas de norme
et lorsque plusieurs versions se présentaient, notamment pour les noms de
techniques, j'ai pu faire un choix assez librement. Pour limiter le nombre de
noms de techniques, j'ai pris comme référence le programme officiel de la
F.F.K.A.M.A. (d'après le CD-ROM) pour le passage de la ceinture bleue, plus
quelques techniques courantes supplémentaires.
La principale source des définitions
est le CD-ROM de la F.F.K.A.M.A., surtout pour les techniques. Pour des
connaissances plus larges sur la tradition et la philosophie des arts martiaux,
il me semble que l'Encyclopédie des arts
martiaux de l'Extrême-Orient, technique, historique, biographique et culturelle de Gabrielle et Roland HABERSETZER est, par sa richesse et son érudition,
un ouvrage de référence.
Mais il faut préciser que si les
ouvrages aident à structurer et à ordonner l'ensemble des termes ou à formuler
les définitions, ce sont avant tout les cours de karaté-do qui m'ont permis de
comprendre certaines notions et de rajouter certaines notes techniques dans les
fiches terminologiques. Enfin, l'autre source d'information la plus importante,
la plus précieuse, est constituée par les entretiens réguliers (c'est pourquoi
je n'ai pas mentionné de date particulière dans les sources) avec mon
professeur Serge SERFATI et par les enseignements qu'il donne pendant ses
cours, sur les mouvements et les attitudes du karatéka.
La difficulté majeure de l'élaboration
de ce mémoire provenait de la langue d'origine de la terminologie du
karaté : le japonais. Si certains termes sont utilisés en français par les
karatékas (balayage, projection, gradé, etc.) d'autres, au contraire ne sont
utilisés qu'avec l'équivalent japonais (oï zuki, mae geri, gedan baraï, etc.).
Or tout l'intérêt du travail réside dans l'élaboration d'une terminologie
française, avec son équivalent anglais. J'ai donc presque toujours mis le terme
français en entrée en mentionnant le terme japonais en synonyme et en précisant
en note linguistique qu'il est souvent plus utilisé que le terme français. Le
terme japonais n'est en entrée que lorsqu'il est présent dans un dictionnaire
de langue française ou utilisé sans équivalent français par les karatékas
(karatégi ou kimono, par exemple). Un index supplémentaire, à la fin du
mémoire, regroupe les termes japonais (en alphabet latin) par ordre
alphabétique et en donne l'équivalent qui pourrait être utilisé en français.
La deuxième difficulté, qui découle de
la première, réside dans le choix des contextes utilisant le terme
français : très souvent, dans les ouvrages et pendant les entraînements,
c'est le terme japonais qui est utilisé, l'équivalent français n'étant présent
que dans des lexiques, comme traduction ou explication du terme japonais. Les
contextes sont donc souvent des citations tirées de lexiques.
Pour conclure, ce travail passionnant a
abouti à l'élaboration d'une terminologie française souvent très descriptive
(" coup de poing paume tournée vers le haut "), parfois imagée
(" position du chat "), voire poétique (" décision
ultime "). Les frontières imposées par le mémoire et par le temps m'ont
obligées à limiter mes recherches mais il serait intéressant, par la suite,
d'approfondir et d'élargir cette étude pour aborder en particulier le domaine
des noms de katas.
Abréviations spécifiques
- adj. : adjectif.
- F.F.K.A.M.A. : Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux Affinitaires.
- fr. : français.
- G.D.T. : Grand Dictionnaire Terminologique.
- I.A.M. : Institut des Arts Martiaux.
- I.N.S.E.P. : Institut National du Sport et de l'Éducation Physique.
- loc. : locution.
- n.f. : nom féminin.
- n.m. : nom masculin.
- O.L.F. : Office de la Langue Française.
- v. : verbe.
BIBLIOGRAPHIE
- Cours
- Cours de karaté à l'I.A.M. (26, boulevard Auguste Blanqui,
75013 PARIS), sous la direction de Serge SERFATI.
- Entretiens
- Entretiens fréquents avec Serge SERFATI, 6e Dan de Karaté,
expert fédéral à la F.F.K.A.M.A, diplômé d'État 2e degré.
- Organismes
- F.F.K.A.M.A. (Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux
Affinitaires), 122, rue de la Tombe-Issoire, 75014 Paris.
- Bibliothèque de l'I.N.S.E.P (Institut National du Sport et de
l'Education Physique), 11, rue du Tremblay, 75012 Paris.
- I.A.M. (Institut des Arts Martiaux), 26, Boulevard Auguste
Blanqui, 75013 Paris. Siège social : 83, rue de l'Amiral Mouchez.
- Ouvrages
- FISCHER, J.P., Shotokan karaté-do : kumite kata, tome 2,
Sedirep, Paris, 1994, 165p.
- FREDERIC, L., Dictionnaire des Arts Martiaux, préface de
Michel RANDOM, Editions du Félin, Paris, 1988, 385p.
- HABERSETZER, R., Le Guide Marabout du karaté, bibliothèque
Marabout, Marabout service, Belgique, 1969, 415p.
- HABERSETZER, R., Karaté, tome 1 : Réussir les ceintures jaune,
orange verte, 128 p., tome 2 : Réussir les ceintures bleue, marron, noire, 128p.,
Amphora, Paris, 1999.
- HABERSETZER (Gabrielle et Roland), Encyclopédie des arts
martiaux de l'Extrême-Orient, technique, historique, biographique et
culturelle, Amphora, Paris, 2000, 816p.
- HABERSETZER R., Karaté-do, katas de base et avancés, Amphora,
Paris, 1987, 471p.
- Le Petit Larousse illustré 2001, Larousse, Paris, 2001, 1786p.
- REGOLI, C.A., Le grand livre du karaté, Editions De Vecchi,
Paris, 1988, 164p.
- SERFATI, S., Mémoire sur le KARATÉ-DO pour le grade de 6e
dan, 1997.
- Publications d'organismes
- Dr. TISAL, H., Arts martiaux et sports de combat, le guide du
pratiquant, tome 2, Collection sport et médecine, I.N.S.E.P Publications, Paris,
2000.
- Règlement de l'Institut des Arts Martiaux (I.A.M).
- Sources multimédias
- CD-ROM :
- F.F.K.A.M.A (Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux
Affinitaires),KARATE-DO, l'encyclopédie, CD-ROM, Paris, Mai 1999.
- Sites Internet :
- A.O.K.
(Academy of Okinawan Karate),
www.rt66.com/~aoktom/-3k.
- A.Q.S.C. (Association Québecquoise Shotokan Canada), www.compmore.net/~aqsc.
- Cyberdojo, www.ryu.com/CyberDojo/dojo.html..
- E.K.F.
(European Karate Federation), www.WKF.net/ekf
- Karate club Cobra (Fribourg), www.kcobra.ch/Fribourg
- W.K.F.(World Karate Federation), www.WKF.net
- Grand Dictionnaire Terminologique (G.D.T.),
www.granddictionnaire.com