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LE KARATÉ-DO : au début d'un parcours
Français – Anglais

Marie-Laure Beetschen

Avec la contribution de Monsieur Serge SERFATI,
6e dan de Karaté, professeur de karaté-do à l'I.A.M., expert fédéral à la F.F.K.A.M.A. Maîtrise LEA 1998/99 - Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III
Enseignant responsable : Loïc Depecker

Sommaire

Remerciements
Introduction
Abréviations spécifiques
Termes traités dans ce mémoire
Bibliographie


Remerciements

Je tiens à remercier tous ceux qui ont apporté une aide précieuse à l'élaboration de ce mémoire :

Mon professeur de karaté, Serge SERFATI, pour son soutien amical, son enseignement et ses conseils qui remettent les idées " à l'endroit ".

Monsieur Loïc DEPECKER, professeur de terminologie, pour ses conseils qui ont permis, petit à petit, de structurer le mémoire.

Mon père, Louis BEETSCHEN, pour sa relecture finale du mémoire.

Et enfin, tous les membres du club de karaté-do I.A.M., sous la direction de Serge SERFATI, avec qui l'apprentissage de cet art martial est un plaisir.


Introduction

INTRODUCTION GÉNÉRALE :

A quoi pensez-vous si l'on vous dit... Karaté ?

Au combat ? Au spectacle ? Soudain vous vous souvenez de ces histoires extraordinaires, mythiques, qui entourent le karaté et le monde des arts martiaux orientaux, qui sont colportées à travers le temps et le cinéma au même titre que les grands récits de chevalerie en Occident. Alors la curiosité et le rêve s'en mêlent, et avec eux le désir grandissant de découvrir non seulement les techniques de combat, la pratique sportive, mais aussi l'art martial, avec toutes les notions de droiture, de respect de l'autre et de dépassement de soi qui entourent ce terme. Le choix est large parmi les arts martiaux. Alors, approchons-nous ici du karaté, ou plutôt devrais-je dire du karaté-do, puisque nous travaillons sur la terminologie. Le karaté-do comporte aussi la notion de Voie (do) qui est la recherche, à travers un entraînement physique et mental, d'une harmonie avec soi-même et avec les autres.

Un peu d'histoire.

Il existe de nombreux styles de karaté mais le style Shotokan, introduit en Occident après la Deuxième Guerre Mondiale, reste le plus pratiqué dans le monde. Il a été créé par Gichin Funakoshi dans les années 1920 au sud du Japon. Dans les années 1930, Gichin Funakoshi fonda son dojo personnel à Tokyo, le Shotokan. À la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, le Japon fut occupé par les États-Unis. C'est à partir de ce moment que, par l'intermédiaire des soldats américains, cet art martial commença à se diffuser aux États-Unis puis en Europe. Aujourd'hui le karaté-do est un des arts martiaux les plus enseignés en France. Les pratiquants se regroupent, pour une grande partie, sous l'égide de la Fédération Française de Karaté et Arts Martiaux Affinitaires (F.F.K.A.MA.), forte de 200 000 licenciés environ.

Un art martial, certes, mais un art.

La pratique du karaté-do consiste à s'entraîner pour apprendre des positions, des déplacements et des techniques de coups et de blocages avec les bras, les jambes ou la tête, qui peuvent être utilisées en combat. Mais dans le karaté-do, l'esthétique du mouvement occupe une place très importante : tout l'aspect artistique de ce sport de combat réside dans la beauté du geste et dans l'élan avec lequel le pratiquant l'effectue.

L'entraînement au dojo.

L'apprentissage sportif se fait sous la direction d'un professeur qui peut avoir la reconnaissance de " maître " (ou senseï) dans son art. L'entraînement commence en général par un échauffement du corps et des articulations et par des assouplissements. Cet échauffement est primordial, afin d'éviter tout claquage musculaire, pendant l'exécution d'une technique, d'un coup de pied, par exemple.

Vient ensuite l'apprentissage des techniques de base : sur le commandement du professeur, les élèves effectuent, sur plusieurs aller-retour, des techniques montrées et nommées au préalable. Au début, elles sont exécutées lentement afin que l'élève puisse trouver son équilibre, dans les positions et les déplacements, et comprendre le déroulement du mouvement. Puis les aller-retour deviennent plus rapides, avec libération du kiaï à chaque exécution de la technique ou de l'enchaînement. Dans un deuxième temps, les élèves travaillent avec un partenaire : ils appliquent les techniques apprises auparavant ou travaillent des méthodes d'esquive et de déplacement pour terminer ensuite par des combats libres et souples. Les possibilités sont multiples : des cours entiers peuvent être consacrés au travail des techniques pour que leur exécution soit plus belle, plus forte, sur des positions plus stables. D'autres entraînements peuvent se concentrer uniquement sur la rapidité des déplacements, des esquives, et sur le travail de la distance par rapport au partenaire pour enchaîner ensuite avec des combats en souplesse.

Très souvent les cours comportent un troisième temps très important : l'apprentissage des katas qui sont des ensembles codifiés de techniques mimant un combat réel contre des adversaires imaginaires. Chaque kata a une cohérence et un nom. S'il doit être exécuté dans un esprit de combat, il doit aussi être beau à voir. Enfin l'entraînement se termine par quelques minutes d'étirements musculaires et de récupération.

Les grades.

Tout au long de sa pratique, le karatéka passe des grades, représentés par des ceintures de couleurs différentes, qui attestent des connaissances qu'il a acquises mais qui demandent aussi un engagement de plus en plus fort dans une pratique sincère de l'art martial. Plus le karatéka monte dans les grades, plus il se doit de perfectionner, d'affiner ses techniques et ses attitudes. En effet, les karatékas plus " gradés " sont souvent pris comme modèles par les débutants qui s'en servent comme points de repère et se calquent sur eux pour commencer.

La compétition.

L'apprentissage des katas ou l'entraînement au combat peuvent se faire dans un but compétitif. Le combat de compétition, surtout, constitue une orientation particulière dans la pratique du karaté-do car l'élève se concentre plus sur le travail de la rapidité et de l'explosion des mouvements. Les techniques de poing sont souvent plus utilisées dans ce cas que les coups de pied qui sont plus risqués si l'équilibre n'est pas parfait. La compétition comporte en outre tout en ensemble de règles qui en font un univers à part dans le karaté.

Entrer dans la pratique du karaté-do, c'est commencer un parcours sportif, ludique et riche en découvertes qui dépassent rapidement le domaine sportif pour toucher tous les aspects de la vie quotidienne.

INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE :

Lorsque l'on commence à pratiquer le karaté-do, l'apprentissage, comme pour tous les enseignements de tradition orale, passe obligatoirement par l'observation et la répétition des gestes effectués par le professeur et les gradés. Mais pendant les entraînements, du salut de début au salut de fin de cours (reï), en passant par les commandements (Hadjimé ! Yamé ! etc.) et les noms de techniques et de kata, tous les termes japonais paraissent complètement ésotériques au débutant.

Bien sûr, au bout de quelques entraînements, l'oreille finit par reconnaître phonétiquement certains termes, mais très souvent le besoin se fait sentir de les comprendre avec précision et d'avoir une vision ordonnée de tous ces termes. Puis vient le désir de découvrir le sens que recèlent des termes comme " maîtrise ", " kime ", ou " zanshin ", qui accompagnent la pratique purement physique de l'art martial. Enfin, qu'est-ce qu'un grade et en quoi consiste ce fameux " examen " à passer pour l'obtenir ? Le débutant finit par comprendre tout cela en avançant dans la pratique – mais au début, un ouvrage qui puisse apporter quelques indications en complément de l'entraînement, s'avère très utile. Les ouvrages sur le karaté sont très nombreux, qui expliquent, souvent avec des photos, les termes japonais du karaté-do. J'ai voulu regrouper une partie de cette terminologie pour donner à chaque terme japonais, lorsque c'était possible, un terme français précis.

Ce mémoire s'adresse donc aux pratiquants néophyte. Les définitions décrivent précisément le mouvement ou la notion qui se rapporte à chaque unité terminologique. Le corpus se limite aux termes du karaté-do de style Shotokan. Après un sous-domaine concernant ces deux termes " style " et " Shotokan ", j'ai consacré un grand sous-domaine à tout ce qui entoure une séance d'entraînement : le lieu, le vêtement, les pratiquants, les grades, les différents types de travaux, les commandements du professeur et les parties du corps utilisées ou visées pendant les entraînements. Un autre sous-domaine regroupe les termes concernant la philosophie de l'art martial, la " Voie martiale ". Enfin le dernier gros sous-domaine rassemble tous les noms des techniques proprement dites en étant limité aux techniques que le karatéka rencontre dans sa première année de pratique et au début de la deuxième. Je n'ai pas voulu intégrer dans ce tableau général d'introduction la terminologie de la pratique en compétition qui, avec ses règlements, constitue un domaine qui peut être traité séparément. Les noms des nombreux katas ne sont pas abordés non plus car l'étude de leur sens nécessiterait une recherche historique et philosophique intéressante, mais qui dépasse les limites de ce mémoire.

Pour constituer ce corpus, j'ai commencé par vérifier qu'il n'existe pas de lexique officiel de l'Institut National du Sport et de l'Éducation Physique (I.N.S.E.P.) sur le karaté-do. En effet, ces lexiques, publiés récemment, n'existent que pour les sports olympiques – or le karaté n'est pas (pas encore ?) un sport olympique. Les ouvrages traduisant les termes japonais sont abondants et souvent les versions diffèrent. La référence la plus " officielle " est l'encyclopédie du karaté-do publiée en CD-ROM par la F.F.K.A.M.A., mais les termes qu'elle emploie ne sont pas normalisés ni officialisés. De ce côté-là, j'avais donc une relative liberté de choix pour rassembler une terminologie française sur le karaté-do sans être obligée d'adopter des normes officielles. Pour la traduction des termes vers l'anglais, il existe aussi plusieurs lexiques japonais-anglais sur Internet mais là non plus, il n'y a pas de norme et lorsque plusieurs versions se présentaient, notamment pour les noms de techniques, j'ai pu faire un choix assez librement. Pour limiter le nombre de noms de techniques, j'ai pris comme référence le programme officiel de la F.F.K.A.M.A. (d'après le CD-ROM) pour le passage de la ceinture bleue, plus quelques techniques courantes supplémentaires.

La principale source des définitions est le CD-ROM de la F.F.K.A.M.A., surtout pour les techniques. Pour des connaissances plus larges sur la tradition et la philosophie des arts martiaux, il me semble que l'Encyclopédie des arts martiaux de l'Extrême-Orient, technique, historique, biographique et culturelle de Gabrielle et Roland HABERSETZER est, par sa richesse et son érudition, un ouvrage de référence.

Mais il faut préciser que si les ouvrages aident à structurer et à ordonner l'ensemble des termes ou à formuler les définitions, ce sont avant tout les cours de karaté-do qui m'ont permis de comprendre certaines notions et de rajouter certaines notes techniques dans les fiches terminologiques. Enfin, l'autre source d'information la plus importante, la plus précieuse, est constituée par les entretiens réguliers (c'est pourquoi je n'ai pas mentionné de date particulière dans les sources) avec mon professeur Serge SERFATI et par les enseignements qu'il donne pendant ses cours, sur les mouvements et les attitudes du karatéka.

La difficulté majeure de l'élaboration de ce mémoire provenait de la langue d'origine de la terminologie du karaté : le japonais. Si certains termes sont utilisés en français par les karatékas (balayage, projection, gradé, etc.) d'autres, au contraire ne sont utilisés qu'avec l'équivalent japonais (oï zuki, mae geri, gedan baraï, etc.). Or tout l'intérêt du travail réside dans l'élaboration d'une terminologie française, avec son équivalent anglais. J'ai donc presque toujours mis le terme français en entrée en mentionnant le terme japonais en synonyme et en précisant en note linguistique qu'il est souvent plus utilisé que le terme français. Le terme japonais n'est en entrée que lorsqu'il est présent dans un dictionnaire de langue française ou utilisé sans équivalent français par les karatékas (karatégi ou kimono, par exemple). Un index supplémentaire, à la fin du mémoire, regroupe les termes japonais (en alphabet latin) par ordre alphabétique et en donne l'équivalent qui pourrait être utilisé en français.

La deuxième difficulté, qui découle de la première, réside dans le choix des contextes utilisant le terme français : très souvent, dans les ouvrages et pendant les entraînements, c'est le terme japonais qui est utilisé, l'équivalent français n'étant présent que dans des lexiques, comme traduction ou explication du terme japonais. Les contextes sont donc souvent des citations tirées de lexiques.

Pour conclure, ce travail passionnant a abouti à l'élaboration d'une terminologie française souvent très descriptive (" coup de poing paume tournée vers le haut "), parfois imagée (" position du chat "), voire poétique (" décision ultime "). Les frontières imposées par le mémoire et par le temps m'ont obligées à limiter mes recherches mais il serait intéressant, par la suite, d'approfondir et d'élargir cette étude pour aborder en particulier le domaine des noms de katas.


Abréviations spécifiques


BIBLIOGRAPHIE